Anecdote n°2

 

Les registres des délibérations des Conseils Municipaux sont riches d’épisodes qui nous paraissent intéressants pour les tronchois d’aujourd’hui.

Ci-dessous un extrait du Registre du Conseil municipal du 3 septembre 1792, relevé par ARCHIPAL aux Archives Départementales de l’Isère.

 

«…. il se commet quantité de délits de vols de récolte de nuit et de jour, et de toute part il revient des plaintes de propriétaires.

…… le nommé Cateau ouvrier chamoiseur, employé par les frères Amabert, fut trouvé à 3 heures après minuit dans un fond du Sieur Turfa par un des gardes armé, volant des pois nains arrachés et en javelles sur le terrain. Le garde arrêta le voleur, le conduisit dans une écurie du Sieur Turfa où il le ferma à clef, et le garde fit sentinelle à la porte jusqu’à 6 h du matin, à laquelle heure le Sieur Turfa s’y étant transporté le voleur s’était enfoui dans un tas de paille, et après l’avoir cherché certain temps et inutilement appelé, le Sieur Turfa fit venir les  nommés Perrier et Carré ses voisins, qui l’ayant à leur tour cherché, le trouvèrent enveloppé de paille et de branches, le conduisirent au Sieur Turfa.

Le voleur interdit n’ayant répondu à aucune des questions qui lui furent faites le Sieur Turfa se détermina à le renvoyer, sollicité par le Sieur Amabert, fabriquant de chamoiserie qui lui représente qu’ayant un habillage d’une valeur de 1.500 (?) cet ouvrier lui était d’une utilité indispensable».

 

Le 4 septembre 1792 : «…. est comparu Dominique Cateau, âgé de 54 ans, ouvrier chamoiseur travaillant chez les frères Amabert, qui a dit que fatigué d’une colique il se leva aux environs de 3 h du matin samedi dernier, et se promenant sur le chemin au bord de l’Isère, imaginant se soulager avec quelques raisins, il fut dans le treillage du Sieur Turfa, que là ayant trouvé des poids (sic) nains arrachés, il en pris quelqu’un qu’il mit dans son tablier, que surpris par un garde du Sieur Turfa, étourdit de cette surprise par le défaut d’habitude de comettre tel délit, attestant que de sa vie il ne s’est trouvé dans un cas pareil, confiant sur le principe de probité qu’il avait toujours pratiqué, il se laissa conduire par le garde….. Cateau répondit que c’était pour fois et demanda excûse au Sieur Turfa….. Le Sieur Amabert  a du payer un assignat de 5 livres pour le libérer.

 

N.B. l’orthographe d’origine a été respectée.

Sieur Turfa : Claude Turfa est le 1er maire élu de la période révolutionnaire (février 1790)